Soigne ton profil qu’il disait ! Combien de coachs en profil as-tu déjà rencontrés ? Et combien sont-ils moches de face ? Aie, ça pique !

Je te pose la question parce que tout à l’heure, en sortant d’un déjeuner avec un ami, je me suis rendu compte que je le trouvais bien plus beau de face que sur son profil. Incroyable ! D’ailleurs, de profil il m’a semblé différent aussi. Plus froid peut-être, plus sérieux sans aucun doute, plus professionnel, me dirais-tu. Possible.

Et puis je relis la très longue interview que m’a proposée Sébastien, et je m’interroge sur la justesse du portrait. C’est très intriguant de se voir exposé en quelques paragraphes généreux. Est-ce tout ce que tu avais à nous dire ? Est-ce un portrait embelli de cette personne que tu auras peut-être un jour en face ? Alexis, lui, est d’une très belle force de communication lorsqu’on est face à lui. Chaleureux, passionné, attentif, curieux. Il aime les gens et tu le sens immédiatement. De face, il est très convaincant, séduisant si nécessaire.

Alors pourquoi devrait-on réduire notre personnalité à un profil ?

Si tu me vois de profil, sur mon profil, est-ce une image réaliste, sympathique, ou effrayante de moi que tu perçois ? Quelque part, je m’en fiche un peu. J’aurais le temps, un jour, de te rencontrer et de te montrer autre chose. En face !

Ceux qui nous bassinent avec l’authenticité, ne se sont pas encore arrêtés sur cette question. Ils ont perdu la face en se montrant de profil. Etre authentique n’est pas possible, sorti du face à face. C’est le moment où nos sens dictent à notre inconscient une perception des signaux exprimés par l’autre. Elle peut être bonne, agréable mais aussi limitée, négative, écoeurante.

Et soudain viennent les mots. Les mots que l’on échange et qui sortent de notre visage avec plus ou moins d’élégance. Tout à coup, l’ambiance est autre. Le cerveau (au moins le mien) cherche à comprendre si sa perception sensorielle est confirmée par le discours entendu. C’est alors que la cohérence du récit et des images, se confirme, éventuellement. C’est ainsi que nous croyons à l’histoire racontée. #oupas.

Quand tu tentes avec naïveté d’améliorer ton profil, as-tu réfléchi au sens des mots que viennent le documenter ? Certainement ! Mais ces mots sont-ils bien les tiens ? Pourrais-tu me les dire en face ?

Tout est là. Lorsqu’une marque imagine sa mission, propose à ses collaborateurs, ses clients d’être responsable, engagée, elle choisit des mots (et parfois même des hashtags). Oui mais sont-ils les leurs ? Peuvent-ils les adopter, les prononcer, les répéter, les revendiquer comme autant de clés de compréhension et d’adhésion à un collectif, une communauté ? Certes, affichés sur un profil, ils sont lumineux, mais dans ta bouche à toi, ça donne quoi ?

Lorsque tu parles à quelqu’un, tu le regardes en face. Tu lui dis des mots. Il ou elle te comprend, ou s’interroge. Il n’y a pas de conversation de profil. Tout simplement.

Surtout, ne va pas visiter mon profil ! Prenons un thé vert regardons les choses en face. Tu veux bien ?

Merci.